ALIMENTATION, SANTE
ET ECOLOGIE
Il est six heures du matin. Dans les rues de Tuléar, la grande ville du Sud de Madagascar, les enfants vont à l’école. Pas un seul n’est obèse, pas plus que les adultes d’ailleurs… spectacle impressionnant d’une population qui ne mange presque pas de viande et de produits laitiers car ces aliments sont trop onéreux!
Au marché, fruits et légumes sont bios, non par choix philosophique mais parce que les engrais et pesticides chimiques coûtent trop cher dans ce pays qui est l’un des cinq pays les plus pauvres du monde. Étrange revanche des pays défavorisés qui sont moins pollués que les pays riches par une alimentation industrielle et dont la santé est moins compromise par une alimentation trop riche, trop grasse, trop chimique, trop destinée à faire grandir les profits des multinationales plutôt que la santé des populations!
Quand on y pense, la civilisation occidentale, ou «civilisation du bœuf», est une gigantesque catastrophe sanitaire et écologique:
Dans les pays riches, la consommation de viande a passé de 47 millions de tonnes en 1950 à 260 millions de tonnes en 2005. Une augmentation de cinq fois en cinquante ans! Le bétail accapare les deux tiers de la production mondiale de céréales, volume qui suffirait amplement à nourrir les 850 millions d’êtres humains qui souffrent de malnutrition. Quel gaspillage! Sur un hectare de terre qui produit 250 kilos de viande on pourrait cultiver 20.000 kilos de pommes, 30.000 kilos de carottes ou 50.000 kilos de tomates!
Aux Etats-Unis l’industrie de la viande est responsable de 85 % de la perte de la couche fertile de terre. Pour un kilo de viande il faut sept kilos de céréales et 10.000 litres d’eau. C’est à cause de la viande que plus de trente hectares de forêts sont détruits chaque minute sur la terre. Les excréments du bétail représentent 110 tonnes par seconde pour les Etats-Unis et l’Europe, ce qui entraîne 50 % de la pollution des nappes phréatiques du monde. 90 % de tous les résidus de pesticides se retrouvent dans les produits animaux alors que les aliments végétaux en recèlent moins de 10 %. On a fait plus de dégâts en trente ans que depuis que l’homme existe sur la Terre. Alors que plus de 50 millions d’enfants meurent de faim chaque année, un Américain sur trois et un Français sur quatre est obèse.
L’une des preuves de la supériorité d’une alimentation végétale nous est donnée par le sport.
En 2006, pour une course au Mont Blanc de 158 km avec un dénivelé de 8500 mètres, Marco Olmo, un végétarien de 57ans, remporte la course devant 2500 coureurs. Pour la course des 100 miles de Western States aux Etats-Unis, Scott Jurek, un végétalien de 27 ans gagne l’épreuve pendant sept années consécutives. Et, en 2005, quinze jours après cette course il gagne la «Badwater», course extrême de 217 kilomètres dans la célèbre «Vallée de la mort» où la température grimpe jusqu’à cinquante degrés centigrades!
En Chine, Lu Zijan, un homme de 93 ans, végétalien, est vif et alerte comme un jeune homme. Il participe à des compétitions d’arts martiaux! D’ailleurs Bruce Lee et Jacky Chan, les acteurs des films de Kung-Fu sont végétariens comme l’étaient les moines de Shaolin.
Des centaines d’études montrent les bienfaits d’une alimentation différente, comme celle faite par le «New York City Board of Education» qui a testé pendant quatre ans un régime alimentaire pauvre en sucres, additifs, conservateurs et colorants (donc un régime plus équilibré que le régime carné habituel) sur plus d’un million d’enfants. Leurs notes moyennes ont progressé de 16 %! Le programme n’a pas été renouvelé sous la pression de l’industrie agro-alimentaire.
Hérodote, l’historien grec qui vécut entre 480 et 420 avant Jésus-Christ, a étudié de nombreuses populations de son temps. Il observe que «Les nations à l’alimentation carnée sont enclines aux querelles et aux guerres. Les cultures végétariennes surpassent les cultures se nourrissant de viande quant à l’art, la science et le développement spirituel».
Albert Schweitzer a écrit: «Jadis le fait de croire que les hommes de couleur étaient vraiment des hommes et devaient être traités humainement passait pour une folie. Aujourd’hui on considère comme exagéré de prétendre qu’un des devoirs imposés par l’éthique rationnelle est de respecter ce qui vit même dans ses formes inférieures Mais un jour on s’étonnera qu’il ait fallut autant de temps à l’humanité pour admettre que des dépréciations insouciantes causées à ce qui vit sont incompatibles avec l’éthique».
Joel de Rosnay a calculé que si les Américains diminuaient de 35 % leur consommation de viande, 32 millions d’hectares seraient libérés. 5% de cette surface suffirait pour produire les protéines végétales nécessaires à la population et le 95 % restant pourrait produire une biomasse capable d’alimenter près de 300 centrales thermiques de 1000 mégawatts, soit la puissance totale en électricité utilisée en un an dans ce pays ! Bien sûr ces chiffres pourraient être adaptés aux pays européens.
A la question: «Comment réduire la masse de violence dans le monde?» Gandhi répondit: «Que manges-tu?».
Combien de temps encore, sous prétexte de prétendus «habitudes ancestrales» ou de «nécessité physiologique» les êtres humains faisant partie de la «civilisation du bœuf» continueront-ils leur «cannibalisme» envers leurs petits frères du monde animal?
Jeremy Rifkin (auteur du bestseller Beyond Beef) a écrit: «L’élite intellectuelle des pays développés trouve parfaitement normal de s’inquiéter de la surpopulation dans le monde mais elle oublie ce fait: LA VRAIE SURPOPULATION C’EST CELLE DU BETAIL!»
Nous sommes tous les acteurs de la «comédie humaine». Chaque fois que nous participons à la folie destructrice de la civilisation occidentale en consommant des protéines animales, nous apportons de l’eau au moulin de cette guerre anti-vie qui nous mène vers les maladies et la mort, tant au niveau individuel qu’au niveau collectif. Nous sommes responsables de la faim de millions d’êtres humains et de la destruction des forêts.
En mangeant des végétaux, nous sauvons notre santé et sauvons la planète. Nous devenons les artisans d’une société délivrée des mythes toxiques du passé, une société de respect de la vie, celle de notre corps et celle de tous les êtres vivants.
Transmis par Dr Tal Schaller
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