Je suis née à Genève le 28 juin 1939.
En 1958, j'obtiens ma maturité classique( bac), et en l965 mon diplôme de médecin.
En 1963, 1964 et 1966 naissent mes trois enfants.
De 1968 à 1970, travail dans un hôpital d'une zone noire, en Afrique du Sud. J'y suis en contact avec l'apartheid, la malnutrition, une médecine d'urgence et des pathologies récurrentes à cause de la misère. Un de mes souvenirs les plus cruels: les bébés venant mourir à l'hôpital de tétanos néo natal, après une naissance en brousse dans des conditions d'hygiène inimaginables.
De 1970 à 1975, de retour à Genève, interne en pédiatrie, jusqu'à obtenir mon diplôme de spécialiste. Après toutes ces années de travail à plein temps et un peu lasse de jongler autour des enfants avec des jeunes filles au pair et mes parents, je fais "ouf" et travaille à mi-temps comme pédiatre de 1976 à 1978 dans une permanence.
Je suis alors une sage mère de famille et un médecin absolument conventionnel, quand se trouve sur ma route une équipe de femmes porteuses du projet d'ouvrir un "dispensaire des femmes", pour une gynécologie à l'usage des femmes, où patientes et soignantes décident ensemble des traitements à appliquer, de l'allopathie aux médecines douces, dans des consultations durant une heure, et non sept minutes, comme c'est la tradition chez les gynécologues.
Me voici donc en contact avec une réflexion profonde sur le pouvoir médical, le partage du savoir, et l'existence d'alternatives à la médecine telle qu'on me l'a enseignée en faculté. J'accepte le défi d'être le médecin répondant de ce groupe, et c'est là que je me forme en homéopathie et que je travaille de 1978 à 1982.
J'y pratique ma pédiatrie bien aimée, et, encouragée par les parents des enfants, commence une lente prise de conscience de la relativité de mes croyances au niveau des vaccinations.
Puis, lasse de me trouver face à des patients qui attendent de moi une réponse à leurs problèmes, je décide de lâcher le rôle de médecin traitant et passe quatre ans ( 1982-1986) à la fondation Soleil, me formant dans la pédagogie de la Santé. C'est là que j'approfondis la connaissance de la médecine holistique, que je suis en contact avec d'autres manières de s'alimenter et que j'ai le loisir de lire et de traduire de l'anglais une riche littérature dans le domaine de "La santé, ça s'apprend".
J'y écris deux petits livres: "Alimentation de l'enfant, variée, végétale et vivante" et "Vacciner nos enfants ?", dans lequel je mets en scène trois femmes médecins, Dr Seringue, Dr Doute et Dr Nature, qui donnent chacune leur avis sur les vaccinations. Après avoir été Dr Seringue pendant une dizaine d'années, je suis à ce moment là Dr Doute.
Mon amour de la pédiatrie reprend le dessus en 1986, et je m'installe comme pédiatre homéopathe dans la campagne genevoise. Ce sont des années magnifiques de collaboration avec les parents autour des décisions concernant la santé de leurs enfants. Accouchements à domicile avec une amie sage-femme, groupes de rencontres parents-enfants, ou groupes de mamans sur des sujets divers; groupe de mamans en deuil, d'enfants en deuil, cours d'homéopathie familiale. Je vois rarement les enfants, qui vont très bien le plus souvent et font tranquillement leur rougeole ou leur coqueluche, sans complications .
La consultation est souvent un échange sur des sujets de vie, loin de la médecine. Nous pratiquons la médecine de la confiance. Les gens qui ont besoin d'un praticien plus directif ne reviennent pas me voir tout de suite....et parfois reviennent longtemps après, déçus des résultats de l'allopathie, et surtout du manque d'écoute des pédiatres conventionnels.
Pendant ces années, je cherche avec les parents quel vaccin répondra éventuellement à leurs peurs, tout en devenant de plus en plus réfractaire à vacciner, même avec une protection isopathique en homéopathie. Je suis devenue Dr Nature! Nous travaillons beaucoup avec l'alimentation et utilisons très souvent l'ostéopathie en complément de l'homéopathie, attentifs surtout à ne pas trop supprimer les symptômes et les fièvres, pour permettre à l'enfant de construire son immunité. Sans oublier le côté émotionnel et la gestion des conflits.
En 1998, je suis repiquée par le virus des voyages (contre lequel n'existe aucun vaccin!), et je ferme boutique. Irlande, Brésil, Mexique....j'apprends le monde. Et de retour au pays, décide de "prendre ma retraite", relative du reste.....je fais partie du Groupe médical de réflexion sur les vaccins en Suisse francophone et du Forum Européen de Vigilance Vaccinale.
J'ai le temps de me remettre à l'écriture et publie en 2005 "Mon enfant a-t-il besoin d'un pédiatre?"(Petit manuel des parents autonomes), somme de mon expérience de vie, aux éditions Ambre.
Les textes des deux petits livres, "Alimentation de l'enfant " et "Vacciner nos enfants?", sont remaniés et forment des chapitres de ce livre. Le dernier chapitre est le reflet d'un sujet que je travaille à Genève avec un groupe : les alternatives à la Ritaline pour les troubles de comportement de l'enfant. Ce sera le
sujet d'un deuxième livre, publié en 2007 : "Hyperactivité et déficit d'attention de l'enfant : comprendre plutôt que droguer", (éditions Testez).
Je passe aussi du temps dans mon potager fleuri et à jouer avec mes petits enfants.
Dr Françoise Berthoud
pédiatre homéopathe